I. LES JOYAUX DE LA COURONNE :
Des cris. Il détestait entendre du bruit lorsqu’il travaillait généralement c’était signe de danger, mais pour une fois cela lui rendait service. La forteresse semblait être une fourmilière dans laquelle on aurait donné un coup de pied, les soldats couraient au combats, les serviteurs tentaient de s’abriter des projectiles, les officiers beuglaient des ordres, et Hérizot, lui, passait inaperçu. Depuis un mois maintenant, Faeroe l’ancien gouverneur-général avait fait un coup d’état en s’autoproclamant roi du nouveau royaume Vandaréen. Il n’y avait pas eut beaucoup de résistance, les nobles des différentes régions avaient été capturés lors de la prise de la salle du conseil. Personne n’avait osé résister, hormis l’amiral Andréas Gaïje. Héros de la bataille d’Estuarie, sa réputation n’était plus à faire et il n’eut aucuns mal à rallier près de la moitié de la flotte à sa cause. Aujourd’hui, après avoir mis assiégé pendant durant vingt jours la capitale il passait à l’assaut. Et cela arrangeait bien Hérizot qui pouvait circuler librement dans les couloirs de la forteresse, aujourd’hui aucuns gardes, aucunes questions. Pour lui qui était habitué à se fondre dans les ombres, cela lui faisait une drôle d’impression de courir en plein jour sans se faire remarquer.
Il s’arrêta lorsqu’il atteignit une lourde porte de chêne.
« Trop facile. » Se dit-il en voyant que même ici, il n’y avait aucuns gardes. Evidement ceux-ci avait du rejoindre le roi sur les remparts, là où se déroulaient les combats. Il murmura intérieurement une prière pour l’amiral renégat qui sans le savoir, il lui avait procurer la meilleur diversion imaginable.
Il se retourna vers son associé, un type bizarre trouvait-il, originaire du Saint Empire Divin, Dérius n’était pas très loquace tout ce qu’il savait de lui c’était qui avait été repéré par les agents de l’empereur qui voulaient faire de lui un membre du clergé, sûrement que cette idée ne lui avait pas plus, car il avait rapidement fuit son pays. Très grand par rapport aux gens du sud, le nordique mesurait près d’un mètre quatre-vingt, et comme si cela ne suffisait pas à le rendre assez voyant la nature l’avait doté de cheveux blanc malgré son jeune âge ainsi que d’une peau très pale. Mais si il était d’une loyauté sans faille, Hérizot avait appris à ne pas trop se reposer sur son ami, qui avait un peu trop tendance à fuir lorsque venait le danger ou à prier son dieu.
_ « Vaudrait mieux que tu garde l’entrée. »
Dérius lui sourit « C’est justement ce que j’allais te proposer de faire. » Ni une ni deux il rebroussa chemin pour se rendre dans la cour. Hérizot ,lui se frappa de le front en poussant un juron.
_ « Surveiller cette porte là ! » Trop tard, son complice était déjà trop loin pour l’entendre.
Originaire du comté de Venrie, il avait appris durant son enfance milles et unes façons de voler, assassiner, espionner dans l’espoir d’intégrer la prestigieuse organisation Menzaï. Hélas pour lui, n’étant pas un Menzaï purent souche ses pouvoirs étaient des plus médiocres. Mais cet échec lui ouvrit un nouvelle voie, celle du vol. Comme la majorité de Vandaréens du sud Hérizot était relativement petit, pas plus d’un mètre soixante de haut, doté d’un physique pour moins banal il passait inaperçu dans la plus part des endroits, mais cela n’empêchait pas Dérius de la surnommer la Fouine, lui même l’appelait le Fanatique.
Le cambrioleur allait se pencher pour examiner la serrure, lorsqu’il remarqua non sans joie qu’il n’y en avait pas. Un coup d’œil aux alentours lui révéla que personne ne l’observait
« Les dieux sont avec moi » se dit-il avant d’ouvrir la porte.
_ La salle du trône ! murmura-t-il pour lui même.
La pièce était richement décoré, capitonnée de tapis et de tapisserie écarlate, on n’entendait presque plus le vacarme de la bataille à l’exception que quelques bruits sourds lorsque des boulets de catapultes s’écrasaient contre les murailles. Le plafond était orné d’or et d’argent, un tel étalage de richesse était digne du palais de Flamnoir. Hérizot resta un moment là, bouche béantes à contempler ces merveilles lorsque sont regard se posa sur un siège sculpté dans le roc. Le voleur le trouvait tout bonnement horrible, déplacé par rapport au reste de la pièce, mais la légende voulait qu’il s’agisse là du trône de l’ancien empire d’Arak, ramené là par Vandanar le Fondateur lui même.
Et là au pied du trône se trouvait ce qu’il cherchait, un coffret d’argent. Hérizot l’attrapa et s’affala sur le trône.
« Toujours vérifier avant de partir » se rappela-t-il, son mentor le lui disait toujours. Lors de son premier cambriolage, Hérizot avait été si heureux et excité d’avoir put entrer dans une grande demeure sans se faire repéré qu’il était repartit en emportant un coffret similaire à celui-ci, en moins beau bien sur, sans prendre la peine de vérifier son contenu. Si bien qu’au lieu de se retrouver avec des pièces d’or, il gagna une plume ainsi que des encres de plusieurs couleur. Un mal pour un bien, cela lui avait toujours permis d’apprendre à lire et à écrire.
Lorsqu’il ouvrit le coffre Hérizot ne put s’empêcher de pousser un sifflement, la couronne royale était tout bonnement magnifique
« normal, elle est flambant neuve, ce fou de Faeroe n’a dû la mettre qu’une seule fois, le jour de son couronnement ! Tant mieux, j’aimes quand mes fournisseur me donnent des marchandises de qualités ». Son client aussi étrange que cela pouvait paraître ne voulais qu’une seule chose le diamant qui y était sertit. Le voleur l’enleva et le fourra dans sa poche, puis en sortit un second en tout point identique et le mis à la place qu’occupait l’ancien.
«Ne jamais poser de questions, mais si tu comprends rien, SURTOUT si tu comprends rien ». Hérizot replaça la couronne dans son coffret, cela lui faisait mal au cœur de la laisser là mais les consignes étaient claires, il fut tenter de prendre un bijou
« Le client à dit nul ne doit savoir qu’il y a eut vol » tout en poussant un soupir à fendre l’âme Hérizot referma le coffret. Enfin cela avait quelque chose de jouissif pour lui de mettre la main sur la couronne au nez et la barbe de l’organisation Menzaï, ceux-là même qui l’avaient rejeté n‘étaient pas capable de l’empêcher de commettre ce vol
« un voleur doit être comme un charognard rusé et patient, tourne autour de ton adversaire, repère ses faiblesse et frappe lorsqu’il est sans défense. Pas besoin d’avoir des pouvoirs pour être doué » lui avait dit son mentor ».
Ainsi assit sur le trône Hérizot s’imagina à la place du roi exerçant un pouvoir absolu sur l’ensemble de pays « imbécile tu est un voleur, tu ne seras jamais roi » lui dit une voix intérieur.
_ « Oui, mais je suis tout de même le roi des voleur » s’exclama-t-il.
_ « Alors je viens faire un coup d’état » déclara une autre voix.
Hérizot sortit brusquement de sa rêverie. A l’entrée de la salle du trône se tenait un soldat qui le lorgnait tout en souriant.
_ « Donne-moi ton coffre petit c’est pas à toi »
« Il ne donne pas l’alerte… Rah je déteste me faire doubler ! »_ « Nous sommes confrères me semble-t-il ?
_ Bien vu.
_ Dans ce cas en vertu du code des voleur vous devez me laisser mon butin » Hérizot savait déjà ce qu’allait lui répondre l’autre, mais il avait besoin de temps pour trouver un moyen de s’en sortir.
_ « Le code des voleur » dit l’homme d’un ton méprisant « Seuls les enfants et les incapable le respectent, les forts n’ont pas besoin de ton fichu code pour les défendre.
_ Vous avez raison » Hérizot tira une dague d’une de ses bottes. « Un combat alors ?
_ Tu plaisantes ? » Goguenard, type tira une hache à deux mains qu’il avait laissé jusque là caché derrière le mur.
« Ses coups seront lents avec une arme comme ça mais il a une meilleure allonge, il me fracassera le crâne avant que je le touche…Mais comme disait mon maître tout le monde à une faiblesse. Et celui là m’a l’air un peut trop sur de lui… »Hérizot leva les mains au ciel.
_ « Soit vous avez gagné, je me rends.
_ Sage décision petit. Donne moi le coffre maintenant ».
« J’ai ce qu’il me fallait, mais mon client ne voulait pas que l’on s’aperçoive du vol… Je ne peut pas le laisser partir ! »_ « Attrape-le donc ! » S’exclama-t-il en le lançant au visage du bandit. Celui-ci réagit plus promptement que ne l’avait pensé le voleur et le saisit en plein vol.
_ « Sale petit m… » Ce qu’il voulut dire, Hérizot ne le sut jamais. Le type lâcha le coffret et porta sa main à la poitrine d’où jaillissait la dague qu’Hérizot lui avait lancé.
_ « Il faut être attentif mon gars, tu n’as même pas vu le coup venir ! »
Le bandit de regarda avec des yeux ronds de stupeur avant de s’affaler au sol, mort.
_ « Au moins as-tu eux la décence de crever en silence. J’apprécie ce professionnalisme ! »
Après avoir remis le coffret à sa place, Hérizot arracha sa dague corps et prit de l’essuyer sur les vêtements du mort lorsqu’il aperçut que celui-ci portait en chaîne. Il la saisit et l’achat du coup pour pouvoir examiner le médaillon qui était jusque là masqué par les la cotte de maille de bandit.
_« Juste du plaqué Or, avec un V rouge au centre… Etrange » Songeur Hérizot fouilla dans ses souvenirs, son vieux maître ne lui avait-il pas déjà parlé d’homme portant ce genre de médaillons ? Sûrement, mais il ne devait pas être très attentif ce jour-là.
_ « Idiot que je fais ! »
Hérizot allait sortir lorsqu’il revit le corps.
« Ca risque de se remarquer un cadavre dans la salle du trône non ? ». Le voleur savait déjà quoi faire, il sortit de salle et fonça vers la cour, là il attrapa Dérius et retourna avec lui auprès du corps.
_ « Bon sang pourquoi tu l’as tué ?
_ Car un imbécile n’était même pas capable de surveiller l’entrée, Cette entrée ! » s’exclama Hérizot.
Dérius eut au moins la décence d’avoir l’air gêné.
_ « On en fait quoi, du corps ?
_ Tu l’emmène sà l’infirmerie.
_ Mais il est mort. Non ? »
Hérizot soupira.
_ « Bien sur que oui ! Mais toi tu as une tenue de soldat donc ton rôle va être le suivant : Ton ami à été blessé et tu l’amène à l’infirmerie, mais comme tu es stupide tu ne sais pas qu’il est mort, ni que de toute façon les guérisseurs ne perdent pas leur temps avec les hommes d’armes.
_ D’accord, le soldat stupide.
_ En plus c’est un rôle sur mesure que je te fais là tu devrais pouvoir l’incarner à la perfection ! Bon on se retrouve dans la cour.»
Dérius resta un instant planté là à se demander s’il venait de lui faire un compliment ou s’il ne s’était pas encore un fois moqué de lui, puis il attrapa le corps par les pieds et commença à le tirer tout en grommelant des insultes à l’encontre de son complice.
_ « Stop ! » Dérius se retourna vers Hérizot. « C’est ton ami, je te rappels, donc prend le sous les aisselles car tu vas lui fracasser le crâne dans les escaliers en le tirant par les pieds.»
Après que Dérius soit partit avec le corps, Hérizot fit le tour de la salle pour vérifier que toutes traces de sont passage aient bien disparues. Par chance, observa-t-il, le sang de bandit s’était répandu sur les tapis écarlate, et après un coup de chiffon il n’y restait là plus que quelques traces imperceptibles. Satisfait de son travail Hérizot attrapa la hache de son adversaire et repartit vers la cour.
Il fallut près d’une heure à Dérius pour le rejoindre.
_ « Alors tu t’es perdu ? »
Le fanatique lui lança un regard noir.
_ « Les guérisseurs m'ont ordonnés de sortir le corps du château et comme si ça suffisait pas, ils n’ont donné pleins d’autres taches à faire. »
Le voleur se permis un petit sourire.
_ « Bien, il est temps de partir de cette ville.
_ Partir ? Mais la ville est assiégée...
_ Plus pour longtemps, il paraît que l’amiral rembarque ses troupes, il a fait une brèche au mur nord mais les troupes du roi on incendiées le quartier pour les empêcher de progresser. On va donc sortir par là.
_ Le feu est éteint ? » S’étonna Dérius.
_ « Non, c’est justement pour ça qu’on passer pas là. »
L’impérial blêmit.
_ « NON, nonnonnonnonnon.
_Ha mais si !
_ Mais on va devoir traverser tout le brasier !
_ Peut être, mais au moins tu peux être sûr qu’il n’y aura personne d'assez fou pour nous suivre! »